CLAUDE FRANÇOIS – Le téléphone pleure
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Sortie en octobre 1974
Référence DISQUES FLÈCHE – 6061 198
Paroles Frank Thomas
Musique Claude François et Jean-Pierre Bourtayre
Enregistrement
- Chant : Claude François
- Orchestre : Jean-Claude Petit
- Photographe de la pochette : Jérôme Ducros
C’est en mars 1974 que Gérard Louvin, qui écoute pour Claude François des nouveautés venues des États-Unis, découvre parmi les disques reçus une chanson intitulée Telephone Call.
Telephone Call est la face B de No Charge.
Cette chanson country américaine est interprétée par George Jones, Tammy Wynette et Tina Byrd, sa fille, alors âgée de huit ans.
Dans cette version la petite fille appelle son père pour parler à sa mère. Le papa lui répond qu’elle est occupée avec la lessive et le lave-linge.
Claude François n’aime pas trop ce morceau mais l’accepte car il lui manque un titre pour terminer son album.
Le parolier Frank Thomas en fait l’adaptation française.
Pour le texte, Frank Thomas s’inspire d’un film qu’il vient de voir L’Épouvantail (Scarecrown en anglais), réalisé par Jerry Schatzberg avec dans les rôles principaux Gene Hackman et Al Pacino. Il relate l’amitié entre deux hommes en perdition, dont l’un (Al Pacino) veut regagner son foyer abandonné depuis plusieurs années. Un coup de fil à son ex-compagne lui fait prendre conscience qu’il est le père d’un enfant.
Cette chanson est déposée à la SACEM le 15 septembre 1974.
Avant de sortir son nouvel album, Le mal-aimé, Claude François est à l’antenne de Sud Radio pour diffuser des extraits et demande aux auditeurs de choisir leur chanson préférée.
Et contre toute attente c’est Le téléphone pleure qui est le grand gagnant. Dans la version proposée aux auditeurs c’est un jeune garçon qui donne la réplique à Claude François.
Claude François choisit finalement de donner la réplique à une petite fille.
Plusieurs fillettes sont testées et l’heureuse élue est Frédérique Barkoff, alors âgée de 5 ans. Elle est la fille de sa comptable Nicole Gruyer et de l’agent artistique Jean-Paul Barkoff.
Durant l’enregistrement, Claude François souffle le texte à la petite fille dans son casque.
D’ailleurs, si l’on écoute attentivement le disque, Frédérique ne dit pas l’hôtel Beau-Rivage mais l’hôtel Bou-Rivage car elle n’avait pas bien compris les paroles.
Cette chanson est un immense succès avec 2 800 000 exemplaires vendus.
Claude François est très content de ce succès. Il convoque alors Gérard Louvin pour le féliciter de sa trouvaille et lui promet un énorme cadeau. Un cadeau que Gérard Louvin ne recevra jamais.
En 1975, Claude François enregistre une version espagnole intitulée Llora el telefono et une anglaise Tears on the Telephone.
En 1981, cette chanson est reprise par Frank Sinatra en duo avec la petite Nikka Costa.