GEORGES BRASSENS – Le gorille

Sortie en 1952

Référence POLYDOR – 560 460

Paroles Georges Brassens

Musique Georges Brassens et Eugène Metehen

Enregistrement au studio Chopin, salle Pleyel, à Paris

  • Chant et guitare : Georges Brassens
  • Contrebasse : Pierre Nicolas

Le 6 mars 1952 Georges Brassens, poussés par quelques amis, pousse la porte du cabaret Chez Patachou.

C’est quasiment l’heure de la fermeture. Les serveurs débarrassent les dernières tables.

La patronne des lieux, Patachou, l’invite à monter sur scène pour un bout d’essai.

Pierre Nicolas, le contrebassiste du cabaret, prend son instrument pour accompagner Georges Brassens.

C’est le début, sans le savoir, d’une collaboration de plus de 30 ans entre les deux hommes.

Georges Brassens interprète plusieurs chansons.

Patachou est conquise lui dit de lui réserver quelques chanson et lui chantera les autres tous les soirs sur scène.

Georges Brassens lui répond : “Mais ça ne marchera pas“.

Patachou, visionnaire, lui rétorque : “Dans un an, tu seras plus connu que moi !“.

Trois jours plus tard, le 9 mars 1952, Georges Brassens commence à se produire sur la scène de Chez Patachou.

La chanson Le gorille, qui à l’origine devait s’intituler Gorille vendetta, remporte un franc succès chaque soir auprès du public.

Georges Brassens, a comme à son habitude, testé auparavant cette chanson sur sa concierge.

Le producteur Jacques Canetti va produire cette chanson.

Elle parait d’abord en 78 tours en 1952 avant d’être rééditée en 45 tours en 1956.

Elle critique très sévèrement la peine de mort. Interrogé à ce sujet, Georges Brassens déclara : « Là, j’ai voulu raconter une histoire pour m’amuser. Mais à la fin de cette histoire un peu burlesque une sorte de morale est venue. En prime, je n’y avais pas pensé ».

La chanson fut interdite sur les radios françaises et sur Radio Luxembourg. Il faudra attendre la création de la station Europe 1, en 1955, et l’appuie de son directeur des programmes Lucien Morisse pour qu’elle soit enfin diffusée à la radio française.

Par ailleurs, Georges Brassens s’est autocensuré en enlevant la dernière strophe à ce texte avant de présenter la chanson à Patachou, reine des nuits montmartroises :

Nous terminerons cette histoire
Par un conseil aux chats-fourrés
Redoutant l’attaque notoire
Qu’un d’eux subit dans des fourrés :
Quand un singe fauteur d’opprob’e
Hante les rues de leur quartier
Ils n’ont qu’à retirer leur robe
Ou mieux à changer de métier.

Ce titre figure sur l’album La Mauvaise Réputation sorti en novembre 1953.