DANIEL BALAVOINE – Le chanteur

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Sortie en juin 1978

Référence RIVIERA – 62.571

Paroles et musique Daniel Balavoine

Enregistrement en mars 1978 au Studio Damiens de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine

  • Chant, claviers et guitare : Daniel Balavoine
  • Basse et chœurs : Bernard Serré
  • Percussions et chœurs : Jean-Paul Batailley
  • Claviers : Hervé Limeretz
  • Batterie et chœurs : Roger Secco
  • Trompette : Patrick Bourgoin
  • Chœurs : Daniel et Guy Balavoine
  • Ingénieur du son : Andy Scott

Au printemps 1978 Daniel Balavoine doit relever l’ultimatum de sa maison de disques : faire un succès ou prendre la porte.

Alors effectivement on connait le dénouement de cette histoire, mais pas le déroulé de cette chanson.

Paru en 1977, Lady Marlène est le seul titre qui permet à Daniel Balavoine de passer à la radio, mais de façon assez confidentielle.

Eddie Barclay, le patron de la maison de disques du même nom, a de forts doutes sur la réussite de Daniel Balavoine.

Et c’est grâce à l’insistance de Léo Messir, vice-président et responsable des services artistiques chez Barclay, qui permet à Daniel Balavoine de sortir son troisième album dans lequel figure Le chanteur.

Mars 1978, nous sommes dans le sous-sol d’un pavillon à Boulogne-Billancourt, en région parisienne, qui sert de studio dans lequel Daniel Balavoine peine à trouver une chanson qui sera le titre phare de ce futur disque.

Un soir, toute l’équipe part dîner, sauf Daniel qui reste seul.

Il travaille sur une mélodie qu’il avait composée plusieurs mois auparavant et pour laquelle il n’a toujours pas trouvé de texte.

Lorsque les musiciens reviennent, Balavoine leur chante la composition qu’il vient de pondre en à peine une heure.

Le nom de cette nouvelle chanson est alors J’voudrais bien réussir ma vie.

En fait, dans les paroles, Daniel Balavoine se moque indirectement d’Eddie Barclay, qui trouvait que Daniel Balavoine n’est pas beau.

C’est seulement à quelques jours du pressage du disque que Daniel Balavoine change le nom de cette chanson en Le Chanteur.

Et vous savez la trompette que l’on entend au début de ce morceau n’était pas initialement prévue. C’est Patrick Bourgoin, musicien, qui joue ce petit passage lors des répétitions pour se détendre. Daniel Balavoine qui entend cela trouve ça génial et veut qu’elle soit ajoutée au début du titre un peu comme « les trompettes de la gloire » dit-il.

Eddie Barclay et Léo Messir croyant moyennement au succès du Chanteur, sur le 45 Tours promotionnel qui est envoyé aux radios Le chanteur figure en face B de Si je suis fou.

D’ailleurs, Eddie Barclay prédit à Daniel Balavoine que ce titre sera un échec et que ce sera le dernier qu’il produira, tout en ajoutant : « Si t’en vends plus de cent mille, je te taille une pipe ! ».

Lors de son premier passage à l’Olympia, Daniel Balavoine prend sa revanche après le succès commercial du titre, en demandant à Eddie Barclay, qui vient dans sa loge : « Alors Eddie, cette petite pipe ? »

Monique Le Marcis, la programmatrice musicale de RTL à l’époque, est la première en croire au Chanteur et impose ce disque sur son antenne.

Finalement, Le Chanteur est pressé en face A du 45 tours commercialisé pour le grand public.

C’est le premier grand succès de Daniel Balavoine.

Ce 45 Tours se vend à plus de 500 000 exemplaires en seulement quelques jours et est certifié Disque d’Or.

Le monsieur Durand de cette chanson est en réalité Louis Durand.

Il est né en 1925 et a été durant de très nombreuses années le patron de la discothèque Le paradis à Pau.

Il organisait des concerts locaux avec un orchestre, les Shakes, dans lequel chantait Daniel Balavoine.

Cette citation dans Le chanteur est une façon est un hommage de Daniel Balavoine à celui qui lui à mis le pied à l’étrier.