BERNARD LAVILLIERS – Noir et blanc

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Sortie le 15 septembre 1986

Référence BARCLAY – 885 346-7

Paroles et musique Bernard Lavilliers

Enregistrement en 1986 au Studio Marcadet à Paris

  • Chant : Bernard Lavilliers et N’Zongo Soul
  • Arrangements : Didier Makaga et Jannick Top
  • Basse : Jannick Top
  • Batterie : André Ceccarelli
  • Claviers : Benoît Widemann
  • Guitare : Jean-Paul Drand, Kamil Rustan, Marco Papazian, Mauro Serri et Slim Pezin
  • Ingénieur du son : Gabriel Nahas
  • Producteurs : Bernard Lavilliers et Mick Lanaro
  • Photographe : Steven Silverstein

Pour son texte, Bernard Lavilliers emprunte « De n’importe quel pays, n’importe quelle couleur » du poème L’effort humain de Jacques Prévert paru en 1946.

Derrière ce refrain « De n’importe quel pays, de n’importe quelle couleur, la musique est un cri qui vient de l’intérieur« , de Noir et blanc, Bernard Lavilliers dénonce le racisme et les dictatures.

Comme par exemple, l’Apartheid qui sévit alors en Afrique du Sud.

Le principal opposant à ce régime, Nelson Mandela est détenu en prison depuis le 12 juin 1964. En 1994, il deviendra le premier président noir d’Afrique du Sud.

Pour rappel, l’Apartheid est mise en place à partir de 1948 en Afrique du Sud.

Dans Noir et blanc, Bernard Lavilliers fait également référence à son ami Geraldo Vandré, chanteur brésilien, dont les mains furent brisées durant la dictature militaire de son pays natal pour avoir chanté une chanson interdite.

Bernard Lavilliers dénonce également la répression toujours sanglante du général Pinochet au Chili.

La phrase « Y’a du sang sur le trottoir » est dédiée à Malik Oussekine, un étudiant de 22 ans, tué par deux policiers dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 à Paris, en marge d’une manifestation contre le projet de réforme universitaire d’Alain Devaquet, ministre de l’enseignement supérieur.

Pour être certain que sa chanson avec des paroles très engagées soit bien diffusée dans les radios, Bernard Lavilliers engage un attaché de presse de premier plan, Pascal Nègre.

Ce dernier connaît parfaitement le monde de l’industrie musicale.

Noir et blanc sort le 15 septembre 1986 et malgré les réticences de la maison de disques de Bernard Lavilliers, c’est un succès avec plus de 100 000 exemplaires vendus.

C’est le premier 45 tours de Bernard Lavilliers qui fait son entrée au Top 50 le 10 janvier 1987, pour 17 semaines consécutives.

Il atteint la 10ème place de ce classement musical à la fin du mois de février 1987 et devient un tube.

La montée en puissance des radios FM permet à Bernard Lavilliers de se faire connaître auprès d’un nouveau public, les 15/25 ans.

La partie interprétée en Lingala, la langue maternelle au Congo, est celle du chanteur franco-congolais Nzongo Soul, disparu le 10 janvier 2018 à l’âge de 62 ans.

C’est le troisième single extrait de Voleur de feu, le 11ème album de Bernard Lavilliers, sorti le 24 juin 1986.

Quelques années plus tard, Noir et Blanc est adapté par Salif Keita, chanteur malien, idole du continent africain.